A qui appartient Paris Match ?
Le premier propriétaire de Paris Match a été Jean Provost, son créateur en 1949. Il partage tout de même le capital avec Ferdinand Béghin, homme d'affaires dans le secteur du sucre, du carton, du papier, de la presse et de l’édition. Les débuts sont difficiles et à la fin de l’année, l’hebdomadaire est en déficit de 25 millions de francs. Alors que Jean Prouvost est prêt à tout arrêter, une belle opportunité s’offre à lui.
En effet, en 1950 la veuve du parfumeur François Coty, Yvonne Cotnareanu, en conflit depuis trois ans avec la société éditrice du Figaro, décide de céder ses parts à Jean Prouvost et à son associé, Ferdinand Béghin.
A partir de 1964, à la suite du décès de Pierre Brisson, le grand patron de la société éditrice du Figaro, des divergences voient le jour entre Jean Prouvost et son associé au sujet de l’avenir du titre. Aussi, des conflits naissent entre Jean Prouvost et la rédaction du Figaro, qui s’oppose à sa propre intégration au sein du groupe Prouvost.
Au bout de six années, Jean Prouvost rachète les parts du Figaro détenues par Ferdinand Béghin, puis il lui rachète en 1973 celles qu’il détient dans Paris Match et Marie Claire. Jean Prouvost a quatre-vingt-huit ans et est le seul maître dans son empire de presse.
Très endetté, et victime d’une baisse de ses tirages, Jean Prouvost est obligé de revendre Le Figaro à Robert Hersant en 1975. Puis, en juin 1976, Jean Prouvost cède à Daniel Filipacchi le magazine Paris Match. Il décède deux ans plus tard, à l’âge de quatre-vingt-treize ans.
De son vrai nom Daniel Filipari, Filipacchi est passionné par trois choses : le jazz, l’art et la photographie.
Dans les années 1950, il travaille comme photographe pour Paris Match. A partir de 1955, il anime une émission de radio Pour ceux qui aiment le Jazz sur Europe n°1. A la suite de cette réussite, il rachète Jazz Magazine. Ce magazine devient le premier de ce qui sera son empire. En 1959, il abandonne son émission de radio sur le jazz pour en créer une ciblant les adolescents : Salut les Copains, toujours sur Europe n°1. Il l’animera jusqu’en 1968.
Le succès de cette dernière émission l'amène à créer en juillet 1962, un magazine du même nom. Le tirage atteignant un million d’exemplaires permet à ce visionnaire de la presse de lancer ou d’acquérir de nouveaux magazines de différents bords. En 1976, Daniel Filipacchi rachète Paris Match et lui offre une seconde vie. En parallèle, il acquiert le groupe Hachette Magazines et devient par conséquent propriétaire de nouveaux titres comme Télé 7 Jours ou encore ELLE.
En 1980, Hachette fusionne avec le groupe Matra, présidé par Jean-Luc Lagardère (associé de Daniel Filipacchi). Cela donne naissance au groupe Matra Hachette, rebaptisé Hachette Filipacchi Médias (HFM) en 1997, jusqu’en 2008. Daniel Filipacchi détient alors 13% des parts de la nouvelle entité et le groupe Lagardère en possède 66%. La même année, en décembre, Daniel Filipacchi revend toutes ses actions à Jean-Luc Lagardère.
A partir de 2003, c’est Arnaud Lagardère, fils de Jean-Luc Lagardère, qui devient le président de Matra Hachette et par conséquent, le propriétaire de Paris Match. En 2019, Paris Match intègre la branche Lagardère News, une société holding regroupant le pôle audiovisuel et presse du groupe Lagardère. Il rejoint ainsi Le Journal Du Dimanche et Europe 1. L’hebdomadaire et son site ParisMatch.com sont depuis édités par la société Lagardère Média News.
Concernant les derniers actionnaires, en avril 2020, 10,6% du capital a été racheté par le groupe Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré. Un an plus tard, Vivendi annonce vouloir déposer un projet d’Offre Publique d’Achat (OPA) sur Lagardère. Ce qui signifie, racheter les actions des autres actionnaires du groupe Lagardère [Amber Capital (18%), Arnaud Lagardère (14%), Bernard Arnaud (10%) et le Qatar (14%)] afin d’en prendre le contrôle. Le 16 décembre 2021, le groupe Vivendi annonce dans un communiqué de presse avoir acquis l’ensemble des actions Lagardère détenues par Amber Capital. Désormais, Vivendi détient 45,13% du capital de Lagardère. Dernièrement, le 14 juin 2022 Vivendi annonce détenir 57,35% du capital du groupe d’Arnaud Lagardère. Vincent Bolloré devient alors actionnaire majoritaire. Aussi, Arnaud Lagardère et Vivendi font part de leur volonté de « conserver l’intégrité du groupe Lagardère et de lui donner les moyens de se développer ».
Ainsi, aujourd’hui l’hebdomadaire Paris Match appartient au groupe Lagardère, propriété d’Arnaud Lagardère. Groupe dont le premier actionnaire est Vivendi, détenu par Vincent Bolloré.
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