Paris Match : quelle orientation politique ?

 

Ne vous faite pas avoir par son logo à l’encadré rouge ! Vous doutez de l’orientation politique de Paris Match ? Nous avons la réponse : 

Tout commence en 1938 lorsque Jean Prouvost, propriétaire de « Paris-Midi » et de « Paris-Soir », rachète l’hebdomadaire sportif « Match l’Intran ». Homme de droite, issu d’une famille bourgeoise du Nord de la France, Jean Prouvost veut faire de cet hebdomadaire, un magazine d’information générale et mettre l’accent sur le photojournalisme. Ce nouveau format, renommé « Match », est inspiré de « Life », un magazine hebdomadaire américain fondé en 1883.

Et comme vous pouvez vous en douter, les deux logos sont très similaires depuis 1949 (création de Paris Match) : un rectangle rouge avec le nom du magazine écrit en lettres capitales à l’intérieur. 

 

Paris Match : quelle orientation politique ?

Le choix de la couleur n’a rien à voir avec une quelconque orientation politique orientée à gauche, notamment lorsqu’on sait que Paul Gordeaux, nommé rédacteur en chef de « L’Intransigeant » et de « Match l’Intran », a contribué à la création de ce nouveau format. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce personnage, Paul Gordeaux est issu d’une famille niçoise, les Gordolon de la Gordolasque. Homme de lettres et ancien combattant durant la Grande Guerre, il monte à la capitale en janvier 1919 et est engagé par l’« Echo de Paris », magazine ayant une orientation politique plutôt conservatrice et patriotique.

Il collabore d’ailleurs régulièrement avec le général de Castelnau, Albert de Mun ou encore avec Maurice Barrès.En 1949, Match devient Paris Match. Le premier numéro paraît le 25 mars 1949 avec à la Une l’interview du Premier ministre britannique Winston Churchill, le pont aérien de Berlin et un reportage sur Shangaï. La photo de couverture est celle de Churchill. La rédaction est dirigée par Paul Gordeaux pendant moins d’un an, ami du Premier ministre britannique. 

Les dirigeants du magazine choisissent pour politique éditoriale des choix considérés comme étant conservateurs : le magazine s’engage contre la décolonisation et vente l’engagement militaire en Indochine. Pour la guerre d’Algérie, des rédacteurs talentueux, plutôt positionnés à droite comme Raymond Cartier, Jean Farran ou encore Pierre Joffroy, partent des semaines voir des mois, accompagnés d’une soixantaine de photoreporters, en Algérie afin d’offrir « une histoire visuelle de la guerre d’indépendance algérienne ». 

En 1976, Jean Prouvost cède Paris Match à la maison d’édition Hachette, elle-même rachetée par Daniel Filipacchi la même année. Il avait été photographe chez Paris Match au début de sa carrière. Avec le retour de Roger Thérond durant cette année-là, en tant que directeur de la rédaction, la ligne éditoriale change totalement de direction : en faire un « magazine d’actualité chaude » (Filipacchi), miser sur la vie des gens célèbres et les images chocs.

A partir de 1980, le groupe Matra, présidé par Jean-Luc Lagardère, prend le contrôle de Hachette ainsi que du groupe de presse de Daniel Filipacchi. Cela donne naissance à Matra Hachette. 

Le fils de Jean-Luc Lagardère, Arnaud Lagardère, dirige Paris Match et l’ensemble du groupe Lagardère depuis 2003. Proche ami de Nicolas Sarkozy, avec l’ensemble de la direction, il licencie le directeur de la publication Alain Genestar en juin 2006, à la suite du choix d’une couverture présentant Cécilia Sarkozy et Richard Attias ensemble à New-York. Ce licenciement soulève une vague de mécontentement de ses collaborateurs qui décident de cesser de travailler le 29 juin 2006 en signe de protestation. Pour eux, la décision de la direction est liée à des « raisons politiques ». 

Vincent Bolloré devient le premier actionnaire de Lagardère, en octobre 2021. En juillet 2022, la Une de Paris Match avec le cardinal Sarah a fait polémique en interne. Il s’avère que les rédacteurs en chef étaient contre ce choix éditorial, leur ayant été imposé par la direction du groupe. A la suite de cette polémique, le journaliste Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique et économique de chez Paris Match, décide de quitter ses fonctions dans un commun accord avec la direction de l’hebdomadaire, le mois suivant. 

Bien que la direction de l’hebdomadaire Paris Match ait souvent été de droite, cela n’est pas le cas pour l’ensemble des journalistes de l’hebdomadaire. C’est pour cette raison qu’en 1965, Roger Thérond met en place et anime la société de journalistes (SDJ) au sein du magazine. Le but de cette société est de garantir l’indépendance journalistique face aux influences des actionnaires ainsi que de veiller au respect de la charte de déontologie des journalistes. A plusieurs reprises, la SDJ de Paris Match a été obligée de rédiger un communiqué afin de rappeler à la direction qu’en prenant des positions liées à leurs orientations, cela portait atteinte au journal et à sa rédaction.

Dès sa création en 1949, Paris Match a eu pour vocation d’expliquer, de relater, de décrypter et de mettre en perspective l’actualité pour ses lecteurs. Il s’agit d’un hebdomadaire s’adressant à un large public qui n’est pas considéré comme un journal d’opinion.

 

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